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Frère Mélèze

11/9/2020

 
Alors que grave sonne le cor
Par l'ombre approche l'hiver
Un audacieux se pare d'or
Seul, il est sorti du rang vert

Tous s'acharnent encore à bosser
Celui-là du travail est las
Tout de gala va hiberner
Plutôt que d'affronter le froid

Dans un bouquet d'étincelles
Tire sa révérence, place au gel
Solitaire, espèce pionnière

Jumeaux chacun à sa façon
Te poses-tu tant de questions?
Frères en quête de lumière

--> DRAWING <--

Pour les petits et les grands

5/1/2020

 
Deux textes motivés par le désir de partager ce que je vis avec les plus jeunes (en particulier ma nièce et mon filleul) et redigés lors de ma traversée du Canada.
Tonton Baroudeur
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Gaspard et Chantilly
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Premières nouvelles

5/1/2020

 
Voici quatre nouvelles inspirées par et rédigées lors de ma traversée Nord-Sud du Canada et des Etats-Unis, ainsi que par d'autres fragments de vie, la mienne ou celle d'autres proches et moins proches.
Partager ces textes qui sont mes premières tentatives narratives menées à bout est un sacré pas pour moi. Tout commentaire, retour ou critique est hautement appréciable. Vous trouverez mon adresse mail en bas de page.
Chuck
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Henry
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Lydia
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James
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Le verger

2/29/2020

 
Je déambule dans un verger empli de senteurs et bien plus de cent fleurs. Depuis peu je m'extasie devant ses beautés. C'est que je viens de les découvrir. Pourtant j'ai toujours habité ce verger. Pendant tout ce temps, comme la grande majorité de ceux vivant ici, j'avais les yeux bandés, les narines et les oreilles bouchées, la bouche bâillonnée. J'avançais dans le noir à tâtons. De temps à autre le chant du vent ou d'un papillon, l'odeur d'un bourgeon ou d'une lueur traversait mes bouchons. D'où cela venait-il?
​Je me mis à chercher. Plus je cherchais, plus ces courts instants se produisaient, plus mes bâillons se déliaient. Je me suis alors aperçu que, de tout temps, d'autres avaient défait leurs oeillères, exploré le verger et laissé des traces, des modes d'emplois rédigés à la sauce de leur époque, de leur personnalité. Avec patience et concentration, deux de mes meilleurs amis même si nos relations ont été et sont encore souvent houleuses, mes sens me revenaient et j'explorais le verger en recoupant les sources d'informations à ma disposition.


Deux observations s'imposent avant de continuer :
  • Il serait aisé de tomber dans le piège de ne se fier qu'à une seule source, par facilité, mais ce n'est qu'en croisant multiples sources qu'on peut s'approcher de la vérité. De plus, chacun doit trouver sa propre voie et ne peut donc, en aucun cas, aveuglément suivre celle d'un autre. D'ailleurs, qu'on se le dise, suivre aveuglément le chemin bien tracé serait un comble lorsqu'on essaye de se débarrasser du bandeau qui nous occulte la vue.
  • Une fois qu'on commence à voir, sentir, goûter et entendre, il est très tentant d'hurler à tout le monde, de forcer les autres à, eux aussi, se défaire de leurs entraves. Ce n'est qu'un gaspillage d'énergie. Tout d'abord parce qu'ils ne peuvent entendre et ensuite parce que personne ne peut défaire les noeuds d'un autre. Cette énergie, au début subtile et fragile, doit être concentrée sur la découverte personnelle du verger. Le temps se chargera de nous apprendre le murmure magique qui perce les bouchons et éveille la curiosité.

Petit à petit, tandis que l'oiseau faisait son nid, je me suis aperçu qu'en réalité si un guide me disait de chercher "anghur", un autre "enab", un troisième "uzum" et un dernier "estafil", ils ne m'orientaient pas dans des directions différentes mais vers ce petit fruit rond, parfois vert, parfois rougeâtre, que je nomme raisin - ceci est une récupération partielle d'une fable du poète persan Rumi.
À la lumière combinée de ces multiples instructions mises en perspective par ma propre expérience, j'appris à identifier quels fruits étaient comestibles, lesquels ne l'étaient pas, quels fruits me nourrissaient vraiment, lesquels n'étaient que du vent. Il me restait cependant quelque chose d'essentiel à découvrir par moi-même. En effet, je ne me souviens pas l'avoir lu ou compris, dans ou entre les lignes de ceux avant moi : les fruits ne se savourent qu'une fois mûrs.

Cela fait longtemps que j'ai identifié l'arbre qui donne le fruit appelé prière, recueillement ou méditation. Cependant, à chaque tentative de goûter à ses délices je me heurtais à une coquille trop dure, une absence de saveur ou une acide aigreur. En plus de dents, je me suis cassé la tête à lire et relire toutes sortes de manuels, persuadé de mal m'y prendre ou pire, de m'être trompé. Rien y faisait et je finis par me dire que ce fruit n'était peut-être pas fait pour moi. Enfin, j'essayais de m'en persuader pour me rassurer parce qu'au fond je savais que c'était un ingrédient qui fait l'unanimité.
Quoi qu'il en soit, je découvris l'infinie richesse des subtilités enfermées dans la juteuse, parfois amère, parfois sucrée, observation de soi. Pour l'instant ça me suffisait. Je m'en suis tellement empiffré que, plus d'une fois, j'en ai frôlé l'indigestion. Goutte à goutte le ruisseau du temps s'est écoulé et j'ai commencé à ressentir le besoin de diversifier mon régime spirituel.
Sans faire attention, je me suis assis au pied d'un arbre au hasard, cette zone à la fois dans l'ombre et au soleil. Au sol, juste à côté de moi, je vis un fruit qui semblait à parfaite maturité. J'ai suivi l'intuition de mes babines qui se pourléchaient d'elles-mêmes et j'y ai goûté. Je me suis régalé. Après quelques bouchées, je l'ai observé plus attentivement et me suis aperçu que, dans ma partie du verger, le fruit de la méditation a fini par mûrir. Le festin peut commencer.

Quatrains en vrac

2/27/2020

 
Les Japonais ont le haïku. J'ai crié "aïe!" en tombant sur le mien. Ce n'est pas ma tasse de thé, je préfère nager, et boire celle du lac.
Les Français ont le sonnet. Bien, je ne suis pas Français. "Mais tu le parles" me dira-t-on. Certes, mais je ne vous ai pas sonné.
Les Perses ont le quatrain. Comme je suis au Guatemala, j'ai pris ce train pour percer les nuages.

Voici le résultat de mes matinales Rumi-nations - au diable les frontières! Fidèle à l'ère du temps, soucieux de celui que je respire, je vous les déballe sans emballage, en vrac.

​
Au Canada, le grizzly va te couper la tête;
En Amérique latine, on va te faire sauter la tête;
Où que tu ailles, ça va être ta fête.
Vis avec ton coeur, pas la peur dans ta tête.

---

Longtemps je t'ai pris pour moi,
Puis j'ai entrepris de me débarrasser de toi.
Je jubilai de cette spirituelle avancée.
Once de fierté? Tu es toujours là…

---

Comme un Romain, un corps sain : ce n'est pas toi.
Hypersensible, acuité des émotions : ce n'est pas toi.
Doué, une machine à penser : ce n'est pas toi.
Lumière d'Amour, j'observe, reviens à moi.

---

Hier j'étais fort et intelligent, l'ego était là.
Aujourd'hui je suis misérable et bête, l'ego est là.
"Nul ne saura jamais ni comment ni pourquoi
Mais dès le chant du coq" : l'ego était là.

The meadow

2/26/2020

 
Where are you going?
What you do for a living?
Embarrassing questions to face
Truth is my destiny I embrace
But for facility I answer
To the South, as an modern explorer

It's not exactly a lie
Just an easy way to hide
But it is a trap
It makes me forget
Where I am trying to get
Thankfully I have a map

For countless generations
From every single direction
Beings searched and followed the path
Towards the etheric sunbath
A place where vanish the internal fights
Dissolved in endless light

Many left a testimony
Listen to the wise Rumi :
"I have reached a meadow
Wherein love grows.
Whatever dirt is brought here
Becomes all clean and pure."

I have been there in visions
Now it is my direction
Living like a monk, a pilgrim, a poet
Ascetic of my own faith
Aesthete feeding on beauty
Explorer of the inner journey

Hitman the hammock

2/20/2020

 
Life, if we accept it, is a continuous learning process. The wandering life is a concentrate of more traditional ones. Hence it is a concentrate of lessons for the individual who is willing to discover, face and learn them at all costs.
After 8 month on the road, I have had the opportunity to learn a lot and it is essential for me to share those teachings, or at least to try.

A few months back, when I first transitioned from cycling to hiking in the vast wilderness of the canadian Rockies, I learnt that the most important piece of gear I had, the one that I could hardly replace, was my body. A sharp hip-strain forced me to immobility for a few days and since then I have been trying to operate better maintenance of this incredible machine. I am always impressed by its adaptability and its ability to face the cold, the heat, the long days on the saddle, extensive daily distance, massive elevation gain, altitude, rough dirt tracks, brutal sunlight, the lack of water, short nights, many moving days without rest and much more. As long as I feed it properly, which lately means a stack of tortillas filled with a big load of refried beans and a few raw veggies, it never stops going.

Since late September, 4 ½ months ago, it has allowed me to make several big pushes in a row. First I had to make my way through a nasty cold-snap that lasted from Southern Montana to Northern Arizona. Then I had to hurry out of the U.S before my visa ran out. Followed a grind across Baja California to reunite on time with my mum who visited for Christmas and finally came an even crazier 3500+ km grind across Mexico mainland and multiple mountain ranges to be on time to catch up with my bro who is here to visit 2 weeks in Guatemala.
I reached the first country of Central America on time but with a weird mixed feeling and an uneasy sensation of exhaustion. I quickly realized I was trapped in my bulldozer mode with my mind constantly, days and nights, focused on the logistics and the progression southwards. If the legs and the body were still surprisingly going strong, I acknowledged that I was flirting with the worst of all injuries : a mental/inner collapse. Of what use can be the body if the energy that animates it becomes energyless ? Despite some progress onto what I call my spiritual path, I had failed to truly understand this basic truth. Even then, I was hypnotized by the urge of making the best out of my bro’s visit, trying to plan the two weeks we have together and squeeze as many adventures in this short time frame. Eventually, I was forced to immobility by a very absurd injury as the rope of the hammock I was chilling in broke, making me brutally crash right on my coccyx from over 1m. This time, that was it, I understood it was time to truly settle for a few days and offer myself a deep rest.

Looking back at what had already happened in my journey through the memory game of remembering where I slept every single night over the last past 8 months, I became aware of two facts. Firstly, I have been on the non-stop move for 8 months. I stopped only twice for more than 3 days in the same spot, when I got injured in Jasper and when I visited friends in Utah and had to plan my own entire route for the first time, which was incredibly time and mind consuming. Even when my mum came, we were constantly on the go with the car and it kept me busy with a different type of logistics. Secondly, despite my own warning about it, I had failed to decrease my daily time spent on the saddle accordingly to the daylight diminution but instead erased the precious window spent writing, reading, meditating and contemplating. I was squeezing all the juice out of the fruit without letting it regrow and it inevitably led to unbalance. I am now bringing the pendulum back to equilibrium with a few days of precious immobility and it is almost orgasmic to finally feel the batteries recharge and joyful energy rush back into my veins. The real challenge is to prolonge the convalescence and put this lesson into practice over the next year ahead !

Le marécage

2/6/2020

 
Je suis né dans un monde merveilleux, rempli de secrets, de magie, de folie, de vie. J’y ai fait mes premiers pas, curieux et avide de découvertes, à la rencontre de ses richesses. Je n’étais qu’un enfant et ne me rendais pas compte que j’avais alors les pieds bien sur terre, bien plus que plus tard, lorsque je me targuai de devenir un adulte responsable.


En grandissant, j’ai trouvé un marécage dont mon innocence ne m’a pas mis en garde. C’était une nouveauté comme une autre. Qui plus est, presque tous les adultes semblaient se prélasser dans ses bulles vaseuses aux relents gastriques. C’était donc comme ça qu’on sortait du monde des petits pour entrer dans celui des grands ? Moi aussi je voulais être un grand, alors je m’y suis jeté.
Passent les mois, les années, et la force de succion du marais fait son effet, à commencer par me faire oublier que j'y suis embourbé. Le marécage et ses sangsues sucent mon énergie, me font croire que j’ai toujours les pieds sur terre, que ceci est la réalité, et je continue de m’enfoncer. Quelque part en moi je sens l’inconfort de cet antre faisandé et je tente, par tous les moyens, de me réconforter, d’améliorer mon sort. Je fais de bonnes études pour avoir un bon métier, c'est à dire gagner assez de sous pour acheter de bonnes planches et me construire une cabane à remplir de choses réconfortantes qui, je pense, vont rendre mon existence meilleure. J’essaye de me faire un maximum d’amis et donc, envers et contre tout, de plaire pour ne pas me sentir seul.
Malgré cela, rien n’y fait, je ne peux me débarrasser de ce sentiment indicible d’inconfort dont je ne suis même pas conscient. Alors je m’injecte des moments illusoires d’exister. Pour ces courts instants j’ai l’impression d'être vraiment en vie et c’est bon, même s’il faut payer le prix de la redescente, toujours un peu plus enlisé. Ces débattements sont comme ceux d’un homme pris dans les sables mouvants, ils ne font qu’accélérer son enfoncement. Ici le temps compte mais surtout passe, et avec lui mon existence. La peau devient flasque, tout aussi gluante que le marécage. Je deviens petit à petit zombie mais il me reste la meilleure des armes, l’introspection.
​Elle me pousse à identifier les causes de mon mal-être. Dans les codes d’ici-bas, j’ai tout pour avoir un sourire radieux. Je le peins sur mon visage mais mon coeur saigne, je ne peux supporter la douleur. Alors je cherche et cherche. Je finis par m’apercevoir de tout ce manège, que je suis embourbé jusqu’au cou dans ce marais. C’est une découverte horrible.

D'abord, je me débats mais ne sais dans quelle direction aller. Le marécage use de toute sa science et de son puissant pouvoir pour me rappeler à lui et me faire oublier où je suis. Mais c’est trop tard pour lui, même si aucun de nous deux ne le sait déjà. Se succèdent les longues années dans la vase et les courtes respirations à la surface.
Un beau jour, l'un de mes matelots du coeur, perché sur le mât, hurle à tout mon être “ TERRE EN VUE MON CAPITAINE !” Il y a donc une terre ferme ! Je redouble d'espoir et le marécage triple ses efforts pour essayer de me maintenir la tête enfoncée, et j’en suis conscient. C’est une sensation abominable, j’ai vu la terre mais elle semble inatteignable, j’ai senti les puanteurs du marais mais je ne parviens pas à les vaincre, je me débats dans ce qui semble être la pire des noyades. Je découvre que d’autres sont parvenus à sortir et dévore toutes les traces qu’ils ont laissées. J’enrage parce qu’ils sont unanimes sur le fait que la terre ferme et juste là, à un pas, alors que j’ai vu qu’elle était si loin. Je lutte de toutes mes forces pour aller dans sa direction mais elle ne fait que s’éloigner tandis que je ne fais que sombrer. J’entre dans les zones les plus sombres du marécage, les miennes, celles où l'on pense que tout arrêter net, là, est la seule solution qui reste pour sortir de cet endroit. Mais au plus profond de cette pénombre, je m’accroche à une petite lumière, celle du souvenir de la vue de la terre ferme.
Jusqu’au jour où j’aperçois ce que les anciens, les guides, veulent dire par “la terre ferme est juste là”. A mon tour je fais ce tout petit pas qui m’a toujours semblé être un saut quantique. Ca y est, je suis sorti du marais et irradie de joie. Je gambade dans une plaine baignée de soleil et je me prélasse dans le parfum des fleurs, m’enivre d’air, je vis.


Vient une averse, elle me surprend et me désoriente mais elle ne dure pas longtemps. Je retrouve vite mes marques. Mes pas me mènent vers la première colline, je peine à avancer. Au début j’en bave mais comme pour l’averse j’en suis rapidement à bout et continue ma bienheureuse progression. Ma route me mène par des forêts, des déserts et des montagnes et je suis à chaque fois étonné de ces nouveaux terrains que je dois apprendre à arpenter. C’est parfois très difficile, j’ai l’impression de ne plus avancer voire de reculer ! Le marécage essaye de me rappeler à lui mais je suis conscient de ses appels, de ces sirènes. Grâce à elles, je me souviens d'où je viens, où je vais, j’ai la joie au coeur pour continuer d’avancer. Car pour rien au monde je ne retournerai là-bas. Je préfère une nuit un peu froide ou mal-abritée, une tempête passagère plutôt que le faux confort de la cabane humide. J'ai plus de joie dans la solitude de la marche rythmée par le chant des oiseaux que par la compagnie de créatures des marais. J’ai encore beaucoup de route à faire et de choses à découvrir, à apprendre, à comprendre mais je suis sur la terre ferme et c’est inestimable. Les changements de climat ou de terrain ne sont des obstacles que si on les considère comme tels. Ils ralentissent sensiblement l’euphorique vitesse des premiers pas. Seul le jeune inexpérimenté s’épuise à courir à toute vitesse malgré le dénivelé. Rapidement il comprend le pas lent du sage. Lui profite plutôt des plantes printanières, de la fraîcheur du ruisseau, de l’ombre d’un arbre. Il sait qu’il finira par arriver en haut, alors autant rendre l’ascension agréable.

Il y a de la joie dans tous les rythmes pour celui qui sait l’y trouver.
Chaque humain sort un jour du marécage. La seule question est de savoir quand. À chaque instant, chacun peut faire le tout petit pas pour s'en extirper, pour partir explorer tous les paysages, saveurs et senteurs de la terre ferme. Ceux qui ne le font pas d'eux-mêmes, le feront accompagnés de la mort. Mais il sera trop tard pour l'exploration, son indicible bonheur.

Six weeks in Mexico

1/13/2020

 
Did I enter Mexico yesterday or have I been living here forever ? Strangely I have both opposite feelings and in the middle stands the six weeks stated by my calendar. 
Crossing the border into Mexico was the first time of the journey I was stepping into a new culture as I was already familiar with Canada and the USA before the trip. It was also the beginning of Spanish speaking territories and the rich struggle of communicating in a language that you don’t master. The full immersion and the willingness to overcome that difficulty is an amazing humbling experience that is rewarded by quick progress and most importantly people’s sympathy. 
As a general rule, I try not to set up any expectations about what lies ahead, high or low, leaving everything untouched by the mind and pure for genuine discovery. But with years of alarmfull media and many (uninformed) people’s comments about how dangerous Mexico is, a tiny seed of fear was planted. I was also innerly convinced that I would meet friendly and kind people because that is how most of humanity is but a vicious voice in the background was trying to make me believe otherwise and I had to deal with it, finding the middle way between paranoia and insouciance.
It all started with the most relaxed border crossing I have ever done, as I think it should always be. I am fairly sure that the Mexican border patrols are particularly friendly to accentuate the contrast with their northern neighbors and all their useless craziness. No one told me to go to the immigration office and with the excitation of the discovery it took me a good 20min to realize that I did not get a stamp in my passeport so I had to come back to the immigration office. Even if the landscape did not change with that man-made delimitation, I quickly realized I was in a totally different world. 
The first days I rode across the sand dunes of the arid and desolate Sonoran desert with a few glimpses of the Sea of Cortez in Puerto Penasco, a small but busy gringo city with disgusting resorts, Santa Clara, a small fishermen town, and finally San Felipe, a relaxed town mixing both communities, like many places in Baja California. For the first time in a long while I was at sea level without much elevation gain but I struggled with tremendous headwinds that drove me nuts. Six weeks later It looks like it is a general rule in Mexico, when it is flat(ish), I have to cope with brutal winds that make riding harder than any climb. Thankefully, I have also found many steep hardcore climbs to rest from the wind.
From San Felipe onwards I zig-zagged between Baja’s two coasts - the Pacific and the Sea of Cortez - crossing multiple sierras on remote roads, some pavec, some unpaved, exploring this beautiful and unique dry desert laying in the middle of the water. The terrain was unforgiving with abrupt elevation gain or loss and extremely washboardy and rocky dirt roads when they weren't sandy. I knew that my setup wasn’t really suited for this landscape with no suspensions and my tires being about half as wide as what most riders use (for the anecdote had to sew and plug them up countless times and I cannot even imagine what would have happened if I wasn’t going tubeless). But someone told me that a tenace or stubborn rider could get over it and either love or hate it. Stubbornness and tenacity are not stuff I lack and I couldn’t resist the appeal of such a challenge. I, once more, pushed my body beyond its limits and it was a thrilling but deeply exhausting experience. I definitely hated it and myself for doing it at some moments but overall I immensely loved it. I should have taken breaks along the way to allow my shaken body to recover but instead I focused on my bulldozer mindset to keep going south. It was hard but it was the well-worthed side-effect of my mum’s visit. It finished with a 350km push partly on gravel and in two days to get on time in La Paz where I rented a car to meet my mum and start our two and a half weeks road trip around the southern part of the peninsula. 
I cannot emphasize enough how magical it is to be physically reunited with loved ones and share bits of the journey with them. The rhythm abruptly changed and driving a car was a weird feeling after 6 months on the saddle. It allowed us to visit many places far apart but it also made me realize how differently you perceive the landscape and are perceived by the people (anecdotally we got fleeced twice by the police which never happens while I am on the bike). I was happy to be able to totally put the trip aside, not thinking of where to go next, how much water to carry, where to sleep and all the other logistics that usually drain a lot of my energy. It was time to fully enjoy my mum’s presence, a well-deserved physical break and hundreds of fish/shrimp tacos to put on some weight. I still managed to get some more big climbs in, just to make sure my body not totally forgot how to cycle but for three weeks I mostly did nothing which might sound impossible to some knowing me.
It was a wonderful parenthesis filled with joy and unforgettable moments like a Christmas on a white sand beach by a turquoise bay with a bonfire under millions of stars and a shiny milky-way. I dropped my mum at the airport on the 30st of December and had three days to re-acclimate to my serene and happy solitude before taking the ferry back to the mainland. It was just enough to figure out some logistics, celebrate my first sober New Year's Eve in the chill atmosphere of La Paz and spend one last day spent on a postal-card like beach. The boat brought me to the buzzling city of Mazatlan where I was agreeably surprised by a richer cultural difference than in the gringos filled peninsula. 
Baja was the perfect way to gently get into the novelty but now the real Mexico has begun. In just over a week on the continent I am positively overwhelmed by people’s hospitality and the beauty of the scenery. I said farewell to the ocean in Mazatlan and directly aimed back into the mountains with massive climbs (encountered snow at 3000m which was not expected below the Tropic of Cancer) and expansive views. I rode on quiet pavement and remote gravel, crossed many small communities, tasted dozens of delicious traditional meals and wandered in lively cities (Durango and Zacatecas). Wild camping in Mexico is supposed to be a little more unsafe than in other countries so I have been asking people in villages if there was a safe place for me to camp around and so far I have instead been offered and fancy cabin, a hotel room and a room in people’s house, not mentioning the rooftop suite in the historical centre of Zacatecas I am currently staying in, thanks to Warmshower hosts. Nonetheless it would be dishonest not to mention that not everyone is gladly greeting me, which is totally normal. I often get unsympathetically stared at and it is very humbling to experience being the different one. Like elsewhere in the world, some make you feel welcome, some make you feel unwelcome but I haven’t faced any aggressive behaviour or violence or whatsoever. As I often say the ones who say I am crazy : “If you look for trouble, you’ll find ‘em, if you don’t, you won't.'' In the end it all depends on your attitude. A heart free of prejudice and a big smile on your face is the only thing you need to carry.

Ivresse

12/31/2019

 
Le confort de l'ivresse
L'euphorie, sa caresse
Prise de confiance
Perte de conscience 

Tu te crois plus malin
Pirouettes, fais le beau
C'est bien le mâlin
Il est en toi, ton ego

Tu penses l'avoir écarté 
Ce serait trop beau
Habile, t'as supplanté 
Pernicieux est l'ego

Nectar et Ambroisie 
La finesse des parfums
Le gout des produits fins
Profiter de la vie

Échappé du leurre
Sobre est la presence
Vivace l'existence
Infini de saveurs
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    Tramping, cycling, running, skiing, travelling, I keep exploring this amazing planet we live on. The following texts give an insight of my various wanderings. From poetry to trip reports or thoughts on particular subjects, this  pages try to reflect how I travel through this modern world.

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Where is Tom ?

Updated Nov 02 2020

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