Il fut une époque
Dans un temps fort reculé Dès que j’appris à parler Où sans me poser de questions Je vivais heureux avec mon imagination Sans la peur d'être loufoque Du haut de ma petite chaise Je racontais mes histoires C’était mon heure de gloire Saint-Nicolas découpait les enfants Dans un joyeux bain de sang Tout en m'empiffrant de fraises La famille était bon public Ecoutant mes sagas Riaient aux éclats Sans limites se bidonnaient Se poussaient aux cabinets Et je continuais mon cirque Dès que je su lire Du soir au petit matin Je dévorai des bouquins Me baignait dans la fantaisie Rien de plus réel que la magie Un bol de nuage saphir Arriva le temps de l’école Rencontrai une bande de pestes Accusèrent ma différence manifeste Découvris l’enfer de Sartre C’est pas de la tarte Me posa la pire des colles J’entrai dans l’adolescence Période de transformation Débordante de questions Mal à l’aise dans ma peau Je quittai mon milieu, l’eau Combattant le moulin de l’appartenance Dans un ultime élan Face au peloton d'exécution J’utilisai mon imagination Créer un savant mirage Rentrai dans mon personnage Pour une façade troque mon talent Paré de mon armure Je me donne bonne constance Dans le monde des apparences Je suis un mec, un vrai Je suis dur comme le grès Telle ma prison dont je me bâtis les murs En renonçant à ma rêverie D’un membre je me suis amputé Espérant pouvoir mieux marcher Face à la puanteur de l’inconfort Je cherche vainement un réconfort Sombre dans la vraie folie La mémoire s'effile Oublié le déguisement Bailloné à l’intérieur l’enfant Cherche lumière dans la nuit M’enfonce dans la vase du puit Tel un funambule sans fil Je pars aux quatre vents Il ne me reste plus que la fuite Les carottes sont cuites Déboussolé, je déplume ma raison Trouve la piste de l’intuition Accueilli par les éléments De l’oiseau de mauvaise augure Je me défais de l’emprise Et découvre avec surprise Diriger froidement l’inquisition Au bûcher mon imagination J’ai terni ma belle parure Patience mon amour Ton coeur je viens reconquérir J’en ai ma claque de souffrir Après l’avoir rasée Ta forêt je vais replanter J’amorce le retour Avec toi le monde est plus beau Mon idée la plus saugrenue Était de quitter mon esprit biscornu Dur de lâcher le bord Mais je n’ai pas de remords Il faut se jeter à l’eau Qu’ils me prennent pour un fou A cueillir des gouttes de pluie Nager dans le feu, sa poésie Promener un crocodile En plein dans le Nil Pouet pouet yabadabadou La section commentaire est fermée.
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![]() Tramping, cycling, running, skiing, travelling, I keep exploring this amazing planet we live on. The following texts give an insight of my various wanderings. From poetry to trip reports or thoughts on particular subjects, this pages try to reflect how I travel through this modern world.
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Mai 2020
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