Si vous êtes pressé et que vous voulez de l’action, rendez-vous directement au second paragraphe ! Si vous êtes à la recherche d’amour gloire et beauté, il faudra encore un peu attendre…
Après la débandade provoquée par la pluie, nous avons pris un jour de repos, de quoi recharger les batteries Alléchés par les bonnes prévisions météo, nous prenons la route du Fjordland qui, comme son nom l’indique, abrite des fjords et, qui plus est, revendique fièrement le titre d’une des régions les plus pluvieuses du monde. Rien que ça. Après quelques escales, dont une dans le très célèbre Milford Sounds - l’incarnation même de la transformation d’un endroit magnifique en une zone touristiquement ravagée, lacérée de bateaux, hélicos et… Chinois - nous fuyons la masse et le vilain nuage qui se profile à l’horizon vers cette bonne vieille Gertrude et sa selle (Gertrude Saddle). C,’est le point de départ de notre prochaine aventure qui doit se prolonger par une visite à tati Adelaïde et son lac (Lake Adélaïde). Malheureusement, le front nuageux nous rattrape, nous enlace et se déverse sur nos têtes tandis que nous empactons nos affaires pour trois jours de randonnée plus un de sécurité. Un charmant membre du club alpin trainant dans le coin nous informe que c’est peine perdue aujourd’hui mais que dès demain, la tant attendue fenêtre météo s’ouvrira pour trois jours. Banco ! Il ne reste plus qu'à attendre jusque-là. Nous voilà donc de retour de bon matin aux pieds de Gertrude dans la dernière brume glacée, doucement décimée par les rayons solaires. L’aventure peut commencer et elle sera à la hauteur de nos attentes et de notre attente. Trois jours de haut niveau, tant pour les vues que pour la difficulté du chemin quand il y en avait un. Trois jours de pur bonheur avec une bonne intensité et où on a bien poussé. Trois jours hauts en émotions et en sensations dont il serait peu aisé de faire une fidèle description mais dont voici les highlights en ordre chronologique. Traverser une rivière gelée à n’en plus sentir ses pieds ; monter une vallée de plus en plus escarpée pour découvrir lagunes, sommets, vallées et glaciers ; continuer à grimper vers le sommet dans les rochers en frolant quelques dangers et franchir la frontière entre alpinisme et randonnée ; jouir d’une vue panoramique époustouflante ; chercher le moyen de descendre ; vaguement trouver un erzat de chemin se transformant doucement en voie d’escalade ; arriver sains et saufs à son bas malgré les gros sacs ; se découvrir totalement seuls dans le splendide cirque du lac Adélaïde débouchant sur une vallée glaciaire ; longer vaille que vaille le lac malgré l’heure qui avance et désespérément tenter de trouver un endroit pour camper au milieu des buissons, crevasses et rochers ; finalement s’installer sur un gros caillou pas trop cabossé juste avant la fin de la luminosité ; se faire attaquer par un opposum pendant qu’on est en train de manger ; se réveiller pas tout à fait gelés dans ce petit coin de paradis isolé ; progressivement déchanter au long de la matinée ; tenter d’avancer à travers tout dans le bush dense et humide ; ne jamais faire confiance où poser son pieds sous peine de se retrouver quelques pieds plus bas, dans une crevasse où sous un tronc tombé et par la mousse dissimulé ; beaucoup tomber et un peu se blesser ; tout le temps s’arrêter et se demander à travers quel végétation passer, dans quelle direction avancer ; finalement réussir à déterminer sa position après deux kilomètres en trois heures d’orientation ; trouver ce qui ressemble à des traces à suivre ; traverser un gros torrent de montagne grâce à un tronc tombé ; trouver ce que l’on pourrait qualifier d’à-travers-tout balisé ; décider de pousser sans s’arrêter ; dévaler la bush bien plus longtemps que planifié ; arriver épuisés à une sorte de pont de singe suspendu au-dessus d’un méga torrent ; finalement débouler sur la piste de la Hollyford valley ; dormir sur la dalle en béton de l’abri d’un parking interdit au camping ; repartir le lendemain sur la piste et finir par se faire prendre en stop pour les derniers kilomètres ; arriver au début d’un autre chemin, le monter et débarquer sur une autoroute à promeneurs dénommée « great walk » ; fuir la masse en filant un peu plus loin que la fin du chemin sur la crête ; se poser deux heures avec la vue et le soleil en guise de compagnons ; redescendre fin d’aprèm pour rejoindre la voiture ; fuir le Fiordland avant le retour de la pluie et se diriger vers de nouvelles aventures.
Simon Multon
3/21/2016 05:16:53 am
bordel, mais c'est man vs wild votre truc (ou plutôt de wilde vs the wild)
Tom
3/23/2016 03:38:52 pm
Hahah, ce serait vraiment De Wilde VS The Wild quand je viverai dans le bush en pèchant, en trappant des posums et mange des champignons des bois! Mais pour l'instant je fais un peu le bourgeois et je cherche un boulot pour avoir un peu de sous (pour acheter un livre qui me dira quels champignons je peux manger) ;) La section commentaire est fermée.
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